Le phénomène d'Oklo
Chef du projet Franceville (C.E.A. - Division d'Etude et de Développement des Réacteurs)
Aux âges géologiques anciens, la teneur de l'uranium en noyaux fissiles était bien plus élevée qu'actuellement. Aussi bien, dès 1956, l'hypothèse était-elle émise que des réactions en chaîne de fission avaient pu prendre naissance spontanément au sein de gisements d'uranium, dans un passé lointain. Cette hypothèse s'est trouvée confirmée par la découverte qui a été faite en 1972 dans le gisement d'uranium d'Oklo, au Gabon, d'un minerai à teneur inusuelle. Les caractéristiques de ce minerai démontrent que l'on se trouve en présence d'un véritable « réacteur » naturel fossilisé ayant « fonctionné » en des temps très anciens. Après avoir analysé les différents aspects de ce phénomène tout à fait exceptionnel, l'auteur précise qu'il serait vain d'attendre d'une telle étude des résultats très concrets sur le plan pratique. Mais il souligne que du point de vue des Sciences de la Terre le phénomène d'Oklo représente une occasion unique d'essayer de reconstituer avec quelque détail le déroulement d'un épisode géologique grâce à l'abondance et à la variété des indications inscrites dans le terrain.
© Revue Générale de l’Électricité S.A. 1975