Réacteur de 4ème génération ASTRID : l’organisation du projet et les principales orientations techniques
CEA, chef du projet ASTRID (France)
Le projet ASTRID a été lancé en début de l’année 2010 et le CEA en est le maitre d’ouvrage. Ce projet se veut porteur d’innovations technologiques et s’appuie donc sur un programme de R&D conséquent.
C’est pourquoi le CEA a mis en place, sous la responsabilité et le pilotage stratégique de la DEN/DISN, deux structures, l’une pour le pilotage opérationnel de la conception et l’autre pour la coordination des actions de R&D. Ces 2 structures présentent désormais une organisation robuste et performante.
Le financement du projet ASTRID est assuré depuis septembre 2010 par le programme d’investissements d’avenir.
A partir de là, des partenariats bilatéraux ont été noués entre le CEA et des industriels français et étrangers sur la base d’un engagement de moyens sur un domaine technique défini. Une clé de partage des coûts est définie pour chaque accord. A ce jour, 9 partenaires se sont joints au projet ASTRID et d’autres contacts sont en cours.
La première phase de l’avant-projet sommaire, dite AVP1, a été principalement consacrée à la recherche d’innovations en rupture avec les réacteurs du passé, tout en s’appuyant au maximum sur le retour d’expérience.
Parmi les innovations majeures, on peut citer :
• Une nouvelle démarche de sûreté, qui s’est traduite par l’émission et l’envoi à l’ASN d’un “document d’orientations de sûreté” en juin 2012,
• Un coeur hétérogène axial, dit CFV pour Coeur à Faible effet en réactivité de Vidange du sodium, présentant un comportement sensiblement amélioré, que ce soit pour la prévention des accidents ou pour la mitigation de ceux-ci,
• Une réduction du risque et des conséquences de la réaction sodium-eau par des améliorations sensibles sur les générateurs de vapeur et la détection, ou de manière plus radicale par le développement d’un système de conversion d’énergie à gaz, système très innovant permettant de supprimer complètement les réactions sodium-eau,
• La prise en compte dès la conception de l’inspectabilité des structures, en particulier celles du circuit primaire qui représentent un réel challenge par leur difficulté d’accès et la présence du sodium, en concevant les structures pour leur inspection et en développant des outils (capteurs et porteurs) adaptés,
• La recherche d’un coefficient de dispo - nibilité élevé en utilisant des méthodes de recherche de fiabilité provenant d’autres secteurs industriels, et en développant des systèmes de chargement-déchargement du combustible permettant des cadences élevées pour réduire la durée des périodes d’arrêt.
L’AVP1 s’est terminé en fin 2012 et a fait l’objet d’un dossier complet comprenant entre autres le cahier des charges fonctionnel, un document de synthèse, une explicitation des raisons des choix d’options, un planning et des premiers éléments de coûts.
Ces premiers éléments de coût, encore très incomplets, permettent cependant d’identifier les options ayant un poids financier important et ont servi à lancer en début d’AVP2 une analyse technico-économique des options retenues.
Cette action est accompagnée d’une replanification du projet pour tenir compte de l’augmentation de durée de l’AVP2 et de l’APD, d’une recherche d’un mode de travail plus intégré entre les 9 partenaires pour améliorer l’efficacité et la finalisation de certains choix d’options qui n’ont pu être concrétisés en AVP1. Ceci permettra de définir complètement le design de l’AVP2 au 3ème trimestre 2013.
Une échéance importante de cette première partie d’année 2013 est la tenue d’un Groupe permanent sur la sûreté des réacteurs le 27 juin 2013 sur le document d’orientations de sûreté soumis à l’ASN en juin 2012.
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