Relever les défis de la renaissance du nucléaire
Facing the Challenges of the Nuclear Renaissance
Expert fondateurs – NucAdvisor (France)
La Renaissance nucléaire trébuche au moment même où elle devrait s’accélérer pour contribuer à limiter le changement climatique, et à satisfaire un besoin énergétique en croissance rapide dans une grande partie du monde. Les coûts croissants des projets, les incertitudes au sujet de leur réalisation, les exigences de sûreté croissantes, et les contraintes financières sont les facteurs principaux qui ralentissent la Renaissance nucléaire. En outre, l’infrastructure juridique exigée de n’importe quel pays pour démarrer un programme nucléaire commercial (autorités de sûreté, cycle du combustible et gestion des déchets) est un obstacle important qui empêche de considérer les réacteurs de taille petite ou moyenne, qui seraient mieux adaptés à beaucoup de pays.
Le papier préparé et présenté par Alain Bugat (Président de NucAdvisor et ancien administrateur général du Commissariat à l’Energie Atomique), Dominique Vignon (Directeur Général de NucAdvisor et d’ancien président d’AREVA NP) et Michel Lecomte (cofondateur NucAdvisor) passe en revue le statut de la Renaissance nucléaire. Il analyse les facteurs principaux des reports des dates de démarrage des constructions neuves et de l’augmentation des coûts. Sur chacun des problèmes qui compromettent les nouveaux projets, il propose une ligne de conduite adaptée, destinée à être mise en oeuvre par les fournisseurs, les opérateurs, les gouvernements et les autorités de sûreté aussi bien que par les investisseurs, les institutions financières et les banques.
Les principales recommandations concernent :
- Une coordination nécessaire entre les mécanismes prévus par les accords de Kyoto et ceux qui lui sont postérieurs, et l’industrie nucléaire ; une évaluation financière du potentiel d’une telle coordination est proposée ;
- une transformation des processus nationaux de certification, dans un cadre international commun ; il prend en compte l’expérience de l’industrie aéronautique, fondée sur l’acceptation mutuelle systématique des certifications délivrées ;
- le développement d’un cycle de combustible internationalement contrôlé et des centres de stockage de déchets ;
- un accès plus facile pour les projets nucléaires aux marchés financiers, basé sur l’appui des institutions financières principales (banque mondiale ; BEI ; etc…).
Une feuille de route pour des actions rapides, pratiques, et acceptables est formulée, comprenant une implication appropriée des principaux pays du monde à commencer par les membres du G20, et impliquant les organismes internationaux, les autorités de sûreté, les opérateurs et les fournisseurs de centrales nucléaires.
Abstract
The Nuclear Renaissance is stumbling at the very same time it should speed up in order to help control the climate change and meet a fast growing energy need in a large part of the world. Rising costs of projects, uncertainties about their completion, rocketing safety requirements, and financial constraints are key factors which slow down the Nuclear Renaissance. Furthermore, the legal infrastructure required from any country to enter a commercial nuclear programme (safety authorities, fuel cycle, and waste disposal) is a major hurdle which impedes consideration for small to mid size reactors, which would be well suited for many countries.
The paper reviews the present status of the Nuclear Renaissance. Based on a comparison between initial versus actual plans for projects announced during the last three years, it scrutinizes key factors behind the postponements of start-up dates of construction, and cost increases. On each of the issues which jeopardize new projects, an adequate course of actions is proposed, to be taken by vendors, operators, governments and safety authorities as well as investors, financial institutions and banks.
Recommendations are developed with respect to:
- A needed coordination between the Kyoto and post Kyoto mechanisms, and the nuclear industry; a financial assessment of the potential of such coordination is presented;
- A transformation of the national licensing processes, under a common International framework, taking into consideration the experience of the Airspace industry, and a systematic mutual acceptance of licensing certificates;
- The development of an internationally controlled fuel cycle and waste disposal centers;
- An easier access for nuclear projects to the financial markets, based on the support of major Financial institutions (World Bank; BEI; etc…)
A roadmap for fast, practical, and acceptable actions is recommended, with a proper implication of leading world countries starting from the G20, and involving International organizations, safety authorities, operators and vendors.
© SFEN 2010