Le "post-accidentel"
Les semaines après un accident nucléaire
Consultant, ancien conseiller technique auprès du SGCISN
En cas d'accident nucléaire, après une phase d'urgence, les pouvoirs publics devront adapter leur organisation en fonction de la situation réelle. Les maires devront y avoir leur place.
La première tâche sera le soutien des populations touchées, en particulier après une évacuation organisée ou spontanée ; le déblocage des fonds en urgence est prévu. L'efficience du suivi sanitaire des populations dépend de leur préparation avant la crise. Un système d'information personnalisé et crédible est nécessaire. L'intervention post-accidentelle repose sur une bonne connaissance de l'environnement humain et physique initial, puis des dépôts dus aux rejets au cours de l'accident. Elle permet des actions d'intervention justifiées, c'est-à-dire faisant plus de bien que de mal, et optimisées, donc, tenant compte de tous les avantages et inconvénients et pas seulement des aspects radiologiques. La gestion des déchets participe à l'optimisation.
La loi a créé un système d'assurances qui garantit le dédommagement des victimes. Des techniques d'intervention sont disponibles.
Mais la réglementation européenne comporte des textes qui nuisent à la démarche de justification et d'optimisation. Cette démarche peut en outre être perturbée par la référence à des règles établies pour les situations normales et donc normalement non applicables aux interventions.
Le cadre psychologique particulier d'un accident nucléaire constitue un obstacle supplémentaire à l'optimisation et même à la justification. La diffusion résolue et inlassable d'une information sur le risque réel lié à la radioactivité devrait donc participer à la préparation de l'intervention post-accidentelle.
© Revue Générale de l’Électricité S.A. 2000