Etat d'avancement du procédé d'enrichissement de l'uranium par échange chimique
Division d'Etudes de Séparation Isotopique et de Chimie-Physique - CEA
Voici cinq ans, le Commissariat à l'Energie Atomique français révélait, au cours de la Conférence de Salzbourg organisée par l'AlEA, l'existence d'un nouveau procédé d'enrichissement isotopique de l'uranium par échange chimique. Ce procédé possédait un coefficient d'enrichissement élevé, sa consommation d'énergie était faible et sa mise en œuvre ne faisait appel qu'aux techniques conventionnelles de l'industrie chimique.
D'autres précisions furent apportées par la suite : il s'agit d'un échange réalisé au moyen de deux phases liquides, l'une aqueuse, l'autre organique, amenées à interagir dans des colonnes puisées de grande taille. Ces colonnes sont disposées en série de manière à constituer des cascades d'enrichissement interconnectées selon un schéma original qui permet de concevoir des assemblages industriels modulaires et ajustables en fonction des besoins du marché.
Les progrès réalisés depuis l'annonce de Salzbourg sont remarquables. Pour ne citer qu'un chiffre, la puissance de séparation délivrée annuellement par mètre cube de phases a été triplée. Ainsi, la valeur absolue du coût de l'Unité de Travail de Séparation a été notablement diminuée et l'intérêt économique du procédé est désormais amplement confirmé, tout particulièrement dans le cas des usines de petite capacité.
Les auteurs présentent les caractéristiques de ce procédé qui, tout en restant impropre à la prolifération, est l'un des plus séduisants parmi ceux qui ont été développés à ce jour.
© Revue Générale de l’Électricité S.A. 1983