Présentation
CEA/DEN /DIR, membre du GPR (Groupe Permanent Réacteurs) et membre de la Section Technique ST7
Cet article décrit l’accident de Fukushima de manière hronologique et montre à chaque phase de l’accident, l’état du REX (retour d’expérience) qui en a été tiré deux ans plus tard ainsi que les premières conséquences correspondantes pour l’exploitation des réacteurs et installations nucléaires.
Les dix-neuf présentations correspondantes des journées ST7/ST4 des 6 et 7 décembre 2012, dont on trouvera la liste en annexe, sont ainsi replacées dans ce contexte chronologique et séquentiel.
Dans la première phase de l’accident, un tsunami de taille nettement supérieure aux protections installées, balaye le site de Fukushima. La première conséquence a donc été une revue à la hausse pour tous les réacteurs des conditions extrêmes d’agression externe : tsunamis, mais aussi séismes, inondations, tornades, températures extrêmes, etc.
Dans la deuxième phase, le tsunami a balayé un certain nombre d’installations comme les réservoirs de fuel, ce qui a conduit à une perte simultanée de l’alimentation en eau et des alimentations électriques. Une analyse a été effectuée sur tous les réacteurs, pour durcir un certain nombre de ces installations de manière à ce qu’elles puissent supporter sans dommage ces situations extrêmes. C’est en France ce qu’on appelle le “noyau dur”.
Dans la troisième phase, l’exploitant en l’absence de moyens de communication et de transport, s’est trouvé démuni pour prendre des décisions palliatives et pour pouvoir les appliquer. L’analyse a conduit, en France, à mettre en place des forces d’intervention rapide capables de venir en aide dans les 24h au site sinistré. De plus, les procédures de gestion de crise et de communication ont été revues.
Dans la phase de déroulement de l’accident, les analyses effectuées ont conduit soit à des améliorations sur les réacteurs existants, soit à des réflexions sur l’amélioration de certains systèmes (par exemple, étanchéité des pompes primaires, système de filtration des rejets).
Enfin les dernières phases de l’accident conduisent à des enseignements sur les interventions en milieu hostile (robotique, traitement de l’eau contaminée, …) et sur la gestion des procédures d’évacuation des populations ainsi que du mode de retour et de surveillance ultérieurs.
En conclusion, la forte réactivité de l’industrie nucléaire a permis de développer un REX important suite à cet accident. La mise en application de ce REX n’est pas encore terminée, et conduira dans les années à venir à poursuivre les améliorations sur les réacteurs en exploitation et à influer largement sur la conception des réacteurs du futur.
© SFEN 2013