De Tchernobyl à Fukushima : les effets des rayonnements ionisants
Chef du service de médecine nucléaire de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, Membre de médecine
Les effets nocifs des rayonnements ionisants (RI) dépendent essentiellement de l’énergie qu’ils déposent dans les tissus et de la vitesse de ce dépôt, donc de la dose et du débit de dose. Les fortes doses entraînent des effets précoces, prévisibles, de gravité croissante avec la dose, les plus fortes pouvant entraîner la mort. Les RI peuvent également induire des cancers, qui surviennent tardivement, apparemment au hasard, avec une probabilité croissante avec la dose. Lors de l’accident de Tchernobyl, les doses très élevées reçues par les “liquidateurs” ont entraîné plusieurs dizaines de décès en quelques semaines. Chez les enfants et les foetus in utero exposés aux retombées de l’accident, plusieurs milliers de cancers thyroïdiens radioinduits ont été observés. Lors de l’accident de Fukushima, les retombées ont été globalement beaucoup plus faibles et les mesures de protection précoces et efficaces. Aucun “syndrome aigu des rayonnements” n’a été observé chez les intervenants et les estimations des doses reçues permettent d’espérer qu’il y aura très peu (voire pas) de cancers radioinduits chez les intervenants et aucun dans la population exposée.
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