Le scénario Negatep : diviser par 4 les rejets de CO2 dus à l’énergie
membres du conseil scientifique de “Sauvons le Climat” (www.sauvonsleclimat.org), membres des Groupes régionaux SFEN/Rhône-Ain-Loire et SFEN/Bourgogne
Le scénario Negatep vise, conformément aux objectifs de la loi d’orientation sur l’énergie de 2005, la division par 4 des rejets de gaz carbonique, ce qui implique à peu de chose près, de diviser par 4 la consommation de combustibles fossiles.
Outre les économies d’énergie, sans lesquelles le “facteur 4” serait inaccessible, il faut remplacer le plus possible les combustibles fossiles par des sources d’énergie non émettrices de gaz carbonique et, pour cela :
- Pratiquement supprimer le pétrole et le gaz dans le résidentiel et le tertiaire. Les moyens existent, en combinant une meilleure isolation, les énergies renouvelables chaleur associées ou non à des pompes à chaleur, et l’électricité directe exploitée intelligemment.
- Réduire très fortement le pétrole pour les transports. Il s’agit là d’une double révolution : repenser la mobilité (transports en commun, fret) et remplacer le pétrole par l’électricité, soit directement dans des véhicules hybrides rechargeables ou électriques, soit en apportant tout ou partie de l’énergie nécessaire à la synthèse des biocarburants.
- Limiter sérieusement les combustibles fossiles dans l’industrie. Ceci implique notamment des modifications de procédés (et donc des investissements lourds).
- Augmenter fortement la part de l’électricité dans le mix énergétique, maintenir la part de l’énergie nucléaire dans la production d’électricité et, tant que des moyens économiques de stockage n’auront pas été développés, limiter la part des électricités intermittentes au niveau que le réseau électrique peut supporter sans augmenter les capacités des centrales à gaz.
La comparaison avec deux scénarios publiés récemment, l’un européen, l’autre allemand, apporte des éléments de réflexion essentiels : le premier conforte le choix de Négatep de faire largement appel à l’électricité, aux côtés de l’efficacité énergétique, comme énergie de substitution au pétrole ; les deux scénarios montrent que le remplacement du nucléaire et du charbon par des énergies renouvelables intermittentes (éolienne et solaire) soulève de redoutables - et coûteux - problèmes de réseau électrique dans toute l’Europe.
Abstract
The Negatep scenario conforms with the objective set by the French energy law of 2005, namely a four-fold reduction in CO2 emissions, a condition which roughly implies a four-fold reduction in the use of fossil fuels.
Beyond the prerequisite of an improved energy efficiency, without which the four-fold reduction would be out of reach, it is necessary to replace fossil fuels with carbon free energies:
- Decrease to nearly zero oil and gas in the residential andtertiary sectors; this can be achieved through improved insulation, thermal renewable energies combined or not with heat pumps, and a “smart” use of direct electrical heating.
- Reduce significantly the use of oil in the transport sector: this implies a revolution both in the management of mobility (mass transportation, freight) and the replacement of gasoline by electricity, either directly with electric motorisations (electric cars and rechargeable hybrids) or indirectly by supplying energy to the biofuel synthesis process.
- Reduce significantly the use of fossil fuels in industry; this requires changes in industrial processes and major capital investments.
- Increase massively the share of electricity in the energy mix, maintain the share of nuclear in the electricity generation and, as long as the storage of electricity is not developed, limit the share of intermittent energies to a level compatible with that of gas turbines.
The comparison with two scenarios recently published, one European, the other German, brings essential elements: the European scenario supports two of the major choices made by Négatep: relying both on energy efficiency and on electricity as substitutes for oil; both scenarios show that the replacement of nuclear and coal by intermittent renewable energies raises very difficult – and costly – problems with the European electrical grid.
© SFEN 2012