Les nouveaux concepts de diagnostic et de thérapie de l'irradiation accidentelle
IRSN, DRPH/SRBE, Laboratoire de thérapie cellulaire et de radioprotection accidentelle (LTCRA) et UPRES EA 1638, Centre Claude Bernard, CHU Saint Antoine
Les accidents d'irradiation, bien que rares, restent difficiles à traiter essentiellement du fait d'une physiopathologie complexe et mal connue. En conséquence, l'issue reste fatale pour la plupart des victimes d'irradiation accidentelle à forte dose, par manque d'une estimation fiable des dommages radioinduits mais également par manque d'une stratégie thérapeutique claire et adaptée à la situation accidentelle. Les accidents d'irradiation récents, et en particulier l'accident de Tokai Mura, ont clairement montré que le choix d'une stratégie thérapeutique ne doit pas être basé uniquement sur l'estimation de la dose reçue, mais principalement sur l'estimation de l'étendue des dommages aux systèmes physiologiques vitaux pour la survie de la victime, particulièrement lorsqu'une irradiation hétérogène est soupçonnée. L'importance prise par cette notion d'hétérogénéité a amené à des changements importants dans les concepts thérapeutiques applicables à la situation d'irradiation accidentelle, avec en particulier la remise en cause de la greffe de moelle osseuse dans tous les cas d'irradiation hétérogène. Ceci a conduit au développement de nouvelles approches de thérapie cellulaire, qui semblent mieux adaptées à une situation d'irradiation accidentelle hétérogène en champ large et à forte dose.
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