Pourquoi des consultants facteurs humains ?
Consultante Facteurs Humains à la centrale de Gravelines
On peut toujours améliorer la sûreté de l'exploitation des centrales nucléaires, au moins tant qu'il existera des dysfonctionnements, ce qui veut dire que cette amélioration durera encore longtemps. L'essentiel des progrès possibles concerne aujourd'hui principalement la contribution individuelle et collective des hommes et de l'organisation (ou "facteurs humains") à la sûreté. Le secteur de la production nucléaire d'EDF a créé sa première équipe nationale Facteurs Humains (F.H.) en 1982. L'action principale a porté sur le retour d'expérience alimenté principalement par l'analyse des dysfonctionnements. Avec l'intensification des actions dans le domaine F.H., il est apparu nécessaire de "décentraliser" les compétences directement sur les sites, ce qui fut réalisé entre 1993 et 1995. Les spécialistes F.H. de sites sont appelés consultants F.H.
Les problématiques F.H. sont larges : réduction des dysfonctionnements, entre autres par la prévention des erreurs, développement de nouvelles pratiques professionnelles plus efficaces, amélioration de la connaissance des conditions d'exploitation, meilleure maîtrise des risques, meilleure défense en profondeur, notamment par un accroissement des vérifications et des contrôles, meilleure connaissance des difficultés rencontrées au quotidien et des moyens d'y faire face. Dans cette large panoplie, l'exploitation de l'expérience prend une part significative. En matière de F.H., il est bon de faire des études prospectives avant de lancer des modifications ou de remodeler les organisations, mais l'expérience montre qu'il est important de ménager un "espace de discussion et d'adaptation" avec les personnels concernés. En fait, cet espace de requestionnement permanent se prolonge tout au long de la vie des organisations. Le retour d'expérience sur les dysfonctionnements en constitue un des éléments forts, car par essence, il permet de travailler sur les défauts, mais il n'est pas le seul.
La Revue Générale Nucléaire a demandé à un consultant F.H. de site, en l'occurrence Françoise Lécutiez, d'apporter son témoignage sur son implication et sur le fonctionnement du retour d'expérience appliqué aux incidents liés à la sûreté.
© Revue Générale de l’Électricité S.A. 1998