Enseignements politiques et sociaux. Tchernobyl : un tournant historique
EDF
L'accident de Tchernobyl a suscité partout dans le monde une crise de confiance à l'égard de l'industrie nucléaire. Cette crise de confiance a touché le système politique en URSS, les institutions et l'ensemble des populations dans la plupart des pays.
Elle se mesure au nombre des débats, aux prises de position des hommes politiques et des scientifiques ainsi qu'aux réorientations de pratiquement tous les programmes nucléaires. Les sondages d'opinion montrent que l'accident de Tchernobyl est un argument fort contre le nucléaire, qui ne s'estompe pas dans le temps.
Il convient d'analyser les causes profondes de cet état de fait et d'en tirer les conclusions si l'on veut restaurer un climat de confiance indispensable à la poursuite du développement de l'industrie nucléaire.
La conférence a permis de débattre largement sur les enseignements politiques et sociaux de cet accident et le futur de l'énergie nucléaire.
Trois communications ont contribué à faire le tour de la question de l'impact non radiologique de l'accident. Chacune s'est attachée à un domaine particulier. Le journaliste soviétique des « Izvestia » A.V. Illesh, a montré comment l'accident a accompagné la crise profonde d'ensemble de la société d'URSS. Le journaliste français, P. Desgraupes, vice-président du Conseil Supérieur de la Sûreté et de l'Information Nucléaire, a souligné la réactivation de la communication nucléaire en France après l'accident. S. Prêtre, expert en radioprotection auprès des autorités suisses de sûreté nucléaire, quant à lui, a porté un regard sur les effets des rayonnements sur les profondeurs de l'âme de l'individu et de la société.
Nous examinerons ci-après ces trois contributions.
© Revue Générale de l’Électricité S.A. 1991